24 septembre, 2013

#Avis: Le pianiste - Szpilman

Résumé:
Septembre 1939 : Varsovie est écrasée sous les bombes allemandes. Avant d'être réduite au silence, la radio nationale réalise sa dernière émission. Les accords du Nocturne en ut dièse mineur de Chopin s'élèvent. L'interprète s'appelle Wladyslaw Szpilman. Il est juif. Pour lui, c'est une longue nuit qui commence...
Quand, gelé et affamé, errant de cachette en cachette, il est à un pouce de la mort, apparaît le plus improbable des sauveteurs : un officier allemand, un Juste nommé Wilm Hosenfeld. Hanté par l'atrocité des crimes de son peuple, il protégera et sauvera le pianiste.
Après avoir été directeur de la radio nationale polonaise, Wladyslaw Szpilman a eu une carrière internationale de compositeur et de pianiste. Il est mort à Varsovie en juillet 2000. Il aura fallu plus de cinquante ans pour que l'on redécouvre enfin ce texte étrangement distancié, à la fois sobre et émouvant.

Avis:
Le pianiste n'est pas banal. Il n'est pas comme la plupart des livres traitant de la seconde guerre mondiale. C'est un véritable témoignage, authentique, réel et pleins de sentiments. Mais toutefois, aucune rancoeur n'est ressentie, la plume est très détachée des faits. C'est simplement le récit d'un homme qui survit, un homme qui a peur et qui a tout perdu, mais qui fait la part des choses. 
J'ai aimé ce récit parce qu'il ne met pas tous les allemands dans le même sac, et ne fait pas passer les polonais comme victimes. Il y a des bons et des méchants dans les deux camps, des collabos et des résistants, des hommes horrifiés, et des hommes qui se plaisent à torturer. Cela m'a vraiment plu et encore plus touché que la plupart des récits sur cette guerre qui ont tendance à pousser à la haine des allemands, malheureusement.
La plume de Szpilman m'a beaucoup plu. Elle est légère, il décrit bien les lieux, les faits... Tout en sobriété mais de manière efficace et poignante. Le témoignage n'est pas surfait ni exagéré. 
Ce qui m'a le plus touché ce sont les dernières pages, les extraits du journal de l'allemand qui va sauver Szpilman. Cela remet les choses au clair et démontre bien que l'Homme n'est pas capable que du pire, il peut aussi se montrer compatissant, et bien agir. C'est un vrai soulagement de lire tant de remords de la part d'un allemand de l'époque. Et cela amène bien des réflexions: les gens ne voulait-ils simplement pas se révolter, ou ne pouvait-ils pas, face au système? Combien étaient-ils à blâmer de tels actes? Combien de vie ont été sauvées grâce à ces courageux? Combien ont été récompensé de leur résistance? Si un pays est en guerre, tout le peuple l'est-il réellement? Bref, autant de questions qui me paraissent essentielles pour peser le pour et le contre et pour aborder le vaste débat qu'est la seconde guerre mondiale.
En somme, j'ai beaucoup aimé ce témoignage. Il m'a beaucoup touché, et m'a poussé à faire des recherches sur tel ou tel personnage, sur un lieu quelconque, sur l'Histoire. Il est très intéressant et écrit très sobrement, de sorte que les personnes les plus sensibles pourront tout de même le lire. Une leçon de courage, de vie, à lire absolument.
"Les haut-parleurs s'étaient tus, on ne se donnait plus la peine de balayer les rues. Mais qu'est-ce qui les salissait vraiment? Les ordures ou cette peur panique? ou la honte de ne pas résister et se battre? C'était sa dignité que la ville venait soudain de perdre, irrémédiablement. Là, avant tout, résidait la défaite."
"Le mal, la férocité sont toujours tapis dans le coeur humain et il suffit qu'on les laisse se développer librement pour qu'ils se mettent à croître, à développer d'obscènes rameaux, [...]"

Adaptation cinématographique: à venir

Prix: Meilleur livre de l'année 2001 par le magasine LiRE ; Grand prix littéraire des lectrices de ELLE (2002)

2 commentaires:

  1. Lu il y a quelques années, j'avais beaucoup aimé, même si c'est un sujet évidemment assez dur !

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  2. Merci pour ton commentaire. Oui, c'est un sujet dur mais passionnant, je trouve! Et très bien abordé ici.

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